Vendre son bien immobilier : seul ou avec agent ? Mon expérience cash (et un peu mordante).

Il y a maintenant un an et demi, je vous avais proposé un article intitulé : « Vendre son immobilier entre particuliers : bonne ou mauvaise idée ? »

C’était un texte assez généraliste, histoire de comparer sur le papier les bons et mauvais côtés de deux méthodes : vendre seul, ou accompagné d’un « professionnel ».

Depuis, j’ai moi-même mis un bien immobilier en vente, dans une ville française d’environ 45 000 habitants. Alors oui, je vous entends déjà : « Ok Clément, mais qu’est-ce que ça peut bien nous faire ? ». Vous allez voir que ce que j’ai vécu mérite d’être raconté, tant la différence entre la théorie et la pratique est énorme et promis, je vais vous faire rire.

Le souhait de vendre seul

Tout commence lors d’un printemps 2025 bien maussade. La France, dirigée par un Bayrou Premier ministre à l’image du pays : vieille, gâteuse et passablement énervante. Ceux qui nous ont mis dans la dette sont toujours là, bien assis au gouvernement. L’image qui me vient ? C’est comme demander à un patient alcoolique quel est le meilleur moyen d’arrêter de boire. Je doute que ce soit d’une efficacité redoutable…

Bref, entre les nouvelles taxes, les impôts, les prélèvements, les efforts et les contributions solidaires, le mot d’ordre reste clair : TAXER, TAXER, TAXER.

Je possède un bien acheté il y a environ sept ans, à bon prix. On est pile dans la bonne période pour le revendre et récupérer la plus-value. Allez, on y va !

N’étant pas fan des agents immobiliers, que je considérais à l’époque comme inutiles, coûteux et vaguement parasites et étant familier du célèbre site LeBonCoin, je décide de me lancer en solo. Je publie donc mon annonce. Quelques contacts. Pas foule. Au bout de trois semaines, une « agente immobilière » m’écrit : elle a un client intéressé et souhaite visiter. Si ça colle, on signera un petit mandat pour formaliser. Tant que je ne signe rien de restrictif et que mes gains ne partent pas en fumée, je m’en fiche.

Si son client veut lui payer 6 000 € de plus juste pour qu’elle fasse taxi et copie-colle une annonce LeBonCoin, pourquoi pas !

Arrive donc le fameux client, un jeune investisseur. Il visite, adore, et fait une offre dans la foulée. L’agente me jure qu’il est solvable, que tout est calé avec la banque. On signe un compromis devant notaire. Les 6 000 € de commission sont actés.

Soyons honnêtes : je lui ai fourni tous les documents, elle s’est contentée de conduire son acheteur pendant une heure. Et elle veut 6 000 € pour ça ? Je crois que je me suis trompé de métier. Deux mois plus tard, patatras : refus de financement. Résultat ? L’agent immo n’aura servi strictement à rien.

Deuxième contact avec un « agent immobilier »

Je remets donc mon bien en vente sur LeBonCoin. Et là, pendant un mois, c’est la douche froide : quelques visites, zéro offre.

Une des visites se transforme même en gag : le type me tend sa carte à la fin. Un agent immobilier déguisé en particulier. Je lui dis gentiment d’aller se faire voir. Mon annonce stipulait pourtant en gras : « Je ne cherche pas d’agent immobilier. » Évidemment, plusieurs autres tentent leur chance par message, mais je ne réponds à aucun.

Jusqu’à celui qui, à force d’insister (plusieurs fois par semaine !), finit par me faire céder. Épuisé par les visites inutiles, le temps perdu et mon boulot déjà bien chargé, je décide de lui laisser sa chance. Le jeune homme débarque. 23 ans. Pas désagréable, bien habillé, parle correctement. Même si, soyons clairs, il ne connaît pas du tout le secteur. Il me demande ensuite une montagne de documents : taxe foncière, pièce d’identité, trois derniers trimestres de charges, derniers comptes rendus de syndic, acte de propriété…

Franchement, il faut moins de papiers pour déclarer un bébé à la mairie.

Je fournis tout, bon élève. Et je reçois enfin le contrat. Et là… un chef-d’œuvre administratif. Un pavé de quatre pages sans paragraphes, sans logique, moitié en majuscules, moitié en minuscules.

Et bien sûr, tout et son contraire à la fois.

Exemple concret : nous avions convenu d’un mandat non exclusif de deux mois, voici ce que je reçois (garanti sans retouche) :

V. DURÉE DU MANDAT : CE MANDAT EST CONSENTI POUR UNE DURÉE DE VINGT-QUATRE MOIS, DONT LES TROIS PREMIERS MOIS SONT IRRÉVOCABLES (OU AUTRE : ), À COMPTER DE CE JOUR. VI. CONDITIONS PARTICULIÈRES : VII. SUPERFICIE PRIVATIVE “LOI CARREZ” : m²

En résumé : un truc non rempli, illisible, et absolument pas conforme à ce qu’on avait convenu. J’appelle donc mon cher agent immobilier pour lui dire que je ne peux pas signer un tel contrat.

Sa réponse ? Vous n’allez pas la croire :

« Mais si, tout est normal ! Regardez, il y a le logo de la FNAIM ! Et pour les trous non remplis, ce n’est pas grave. Et pour les trois mois irrévocables, ne vous inquiétez pas, on a un accord oral. De toute façon, les trois mois, c’est la loi, c’est le minimum obligatoire. »

Devinez quoi ? J’ai demandé en direct à mon copain ChatGPT, sorti la loi sous son nez (juste pour le plaisir, j’avoue), et je n’ai pas donné suite. Encore un touriste de l’immobilier qui venait de frapper.

Un vrai contrat (enfin)

Après ces deux sketchs, j’étais toujours au point mort. Alors j’ai décidé de chercher un vrai professionnel. Et là, miracle : je trouve une agence avec pignon sur rue, qui est aussi le syndic de l’immeuble.

Premier contact téléphonique : je négocie les honoraires. Résultat : 7 % au lieu de 9 %. C’est encore beaucoup. Mais, il m’assure qu’en cas de négociation, il baissera aussi sa part pour conclure la vente. Ok, c’est cher, mais à ce stade, ça vaut la tentative. Je choisis le mandat « VIP », exclusif mais avec diagnostics offerts. Et j’en profite pour négocier la gratuité du pré-état daté (336 € pièce, facturé deux fois avec le final !). (Je vous ai déjà dit que les syndics étaient de sacrés voleurs ? )

Je demande évidemment à voir le contrat avant de signer. Et là, surprise : un vrai document clair. Neuf pages bien structurées, précises, sans blabla inutile. Tout ce qu’on avait dit y est, ni plus ni moins.

J’ai donc signé.

Conclusion : la morale de l’histoire

Aujourd’hui, je n’ai pas encore le dénouement, mais une chose est sûre : vendre un bien immobilier, ce n’est pas pour les amateurs de yoga.

Entre les faux pros, les contrats bidons, les mensonges assumés et les montagnes de paperasse, j’ai compris que l’immobilier était une aventure !

Mais promis : dès qu’il y aura du nouveau, si je ne l’oublie pas, je vous raconterai la suite… Et qui sait, la comédie n’est peut être pas encore finie ?